Un saut fortuit dans le bénévolat

Après plus de 35 ans de carrière en marketing et relations publiques pour diverses entreprises de renom, il fut finalement temps de prendre ma retraite. J’avais besoin de ralentir, d’apprendre à dormir plus de 6 heures par nuit et de réorganiser la vie que j’avais, plus ou moins, mise en veilleuse pendant une grande partie des 20 années précédentes.

Au début, je me suis réjouie de ne pas avoir à faire face à une infernale navette d’aller-retour quotidienne, j’ai engagé un entraîneur personnel et j’ai joyeusement vidé mon placard de tailleurs et de chaussures à talons hauts. J’ai lu un tas de livres, organisé mes dossiers, commencé à peindre, mais tout cela n’a jamais vraiment rempli les 12 à 15 heures de travail par jour auxquelles j’étais habituée. Est-ce que je m’ennuyais? Absolument pas! Étais-je comblée? Pas assez. Heureusement, les voyages d’affaires ont été échangés pour des voyages de plaisance et j’ai enfin eu l’impression de commencer à profiter de « prendre le temps » de faire ce que je voulais.

Puis voilà que COVID nous assomma. Mon gym a fermé, nos nombreux projets de voyage ont été annulés, et c’était la morosité de l’hiver. Nous nous sommes attaqués à une liste épique de « choses à faire » que nous avions repoussée pendant des décennies parce qu’elle n’était pas prioritaire compte tenu de nos engagements professionnels.

Mais après deux mois, il est vite devenu évident que cela ne suffirait pas. J’avais besoin de quelque chose de plus valorisant. Est-ce que je voulais un autre emploi à temps plein? Pas particulièrement.

Lors de cette période de réflection, Pamela Jeffery est venue frapper à ma porte. Je n’étais pas surprise lorsqu’elle m’expliqua qu’elle avait une idée et qu’elle avait besoin du soutien de femmes qui s’impliqueraient dans un organisme à but non lucratif (OBNL) pour aider les femmes touchées économiquement par la COVID. Je connais Pam depuis plus de 15 ans; elle a toujours de grandes idées et elle sait certainement comment les mettre en œuvre.

J’ai assisté à la première réunion Zoom durant laquelle Pam a partagé sa vision avec une longue liste de femmes leaders. Après l’appel, j’ai lui ai rapidement envoyé un SMS pour lui faire savoir que je n’étais peut-être pas prête à m’embarquer dans ce type d’opération démarrage intense à ce stade de ma vie.

Était-ce un moment fortuit? Alors que je commençais à mieux comprendre l’importance de la mission du Le Projet Prospérité), je me suis rendue compte que je n’avais jamais eu la chance de soutenir quelque chose en quoi je croyais personnellement.

Bien sûr, j’ai négocié des partenariats très importants qui correspondaient bien aux objectifs de nos entreprises à l’époque. Cependant, ils n’étaient pas nécessairement ce que j’aurais personnellement épaulé.

J’ai travaillé toute ma carrière dans les secteurs des carburants et de l’automobile, domaines plutôt masculins. J’avais maintenant la possibilité de soutenir les femmes, mais surtout les femmes qui, sans que ce soit leur faute, sont gravement touchées par l’impitoyable COVID. Par le biais de projets spécifiques et d’études de recherche, Le Projet Prospérité met sur pied un plan d’action à long terme judicieux pour inciter le gouvernement et les entreprises du Canada à remédier à certaines situations existantes qui sont lamentables et à apporter des changements de politiques indispensables. J’ai finalement réalisé que je voulais faire partie de cette équation complexe qui vise vaillamment à assurer la prospérité des femmes, à améliorer l’égalité des sexes et, en fin de compte, à créer une « meilleure normalité » pour tous les Canadiens.

Bien qu’elles se soient portées volontaires pour participer au Projet Prosperité, la plupart des 62 visionnaires fondatrices ont aussi un travail stimulant et très exigeant – à temps plein. Comme j’avais un peu plus de temps libre, je me suis offerte pour aider et avant de m’en rendre compte, on m’a demandé si j’envisagerais de coprésider le groupe de travail marketing et communications.

Comment pourrais-je même penser à refuser cette proposition alors que ma coprésidente serait Barbara Fox, une gourou des relations publiques grandement respectée et PDG d’Enterprise Canada? Pour dire le moins, j’étais vraiment honorée. Barb et son équipe ont orchestré la planification et l’exécution du lancement virtuel du LPP en mai. J’ai adoré travailler avec de tels professionnels. Malgré une charge de travail intense et une quantité folle de réunions interminables, Barbara et plusieurs membres de son équipe ont depuis choisi de continuer à travailler bénévolement pour LPP.

Mon ancienne vie professionnelle s’est déroulée pour la plupart « hors du bureau » et dans les avions. Je sais que de nombreuses « superfemmes » réussissent à jongler un travail accaparant, leurs obligations familiales, les soins de leurs parents âgés, les nombreux voyages d’affaire, le fitness, des réunions de conseil d’administration ET trouvent malgré tout le temps de faire du bénévolat. Je ne suis pas fière de dire que je n’étais pas l’une d’entre elles.

Pour ma première expérience bénévole, mieux vaut tard que jamais, j’ai l’occasion de travailler aux côtés de femmes extraordinaires. Aussi étonnante que soit leur liste impressionnante de références et réussites, leur attitude terre-à-terre, toujours prêtes à aider et à retrousser leurs manches, m’a tout simplement époustouflée. Je n’ai pas encore vu le moindre signe de supériorité condescendante, mais j’ai observé à plusieurs reprises, passion, respect mutuel et leadership à leurs meilleurs.

Je suis étonnée par tout ce que j’ai appris en si peu de temps. J’ai toujours eu d’excellentes équipes qui effectuaient une grande partie de notre boulot quotidien. Mais travailler pour un OBNL de chez soi, sans ressources, il faut se débrouiller. J’ai dû revoir tant de choses et apprendre à devenir autonome. Dieu merci pour les vidéos « comment faire » de Google et YouTube. Mais surtout, j’ai rencontré et je commence à connaître des femmes et des hommes fascinants qui m’exposent à un tout nouveau monde.

J’ai pu recruter des volontaires vraiment formidables qui se sont jointes à notre équipe MarCom LPP. Cependant, je dois souvent me rappeler qu’elles ont un emploi et/ou d’autres engagements personnels et peuvent nous aider seulement lorsqu’elles sont libres. N’étant pas très patiente, j’ai vite compris que je ne pouvais pas m’attendre à ce qu’elles suivent mon rythme et qu’elles soient toujours disponibles à mon horaire. Oui, le processus est plus lent et, parfois, un peu frustrant, mais il est inspirant de travailler avec des femmes et des hommes qui choisissent de faire don de leur temps parce qu’ils croient à notre cause collective. Imaginez donc ça!

Est-ce encore du bénévolat quand vos esprits se bousculent dans votre sommeil parce que vous avez beaucoup à livrer et que vous ne voulez pas décevoir ceux et celles qui comptent sur vous ? En fait, ce n’est pas vraiment si différent d’un emploi rémunéré à plein temps. Il s’agit de croire en ce que l’on fait et d’aimer ce que l’on fait. À mon avis, si vous allez participer, ne le faites pas à moitié. S’impliquer dans une cause exceptionnelle et faire ne serait-ce qu’une petite différence se sont avérés personnellement très gratifiants pour moi.

LPP est une entreprise pancanadienne indispensable qui a entrepris un programme ambitieux. Pour les femmes et les hommes qui sont à l’origine de ces importantes initiatives, il y a encore beaucoup de travail à faire. Je suis personnellement convaincue que LPP continuera à maçonner les progrès louables réalisés par les femmes au cours des trente dernières années et, à ce titre, qu’il aidera également à faire profiter l’avenir économique du Canada. Les nombreux bénévoles du LPP qui ont déjà apporté et continueront d’apporter leur soutien et leur passion en seront de la partie.