L’épuisement professionnel repréente la nouvelle menace pour l’économie canadienne, surtout pour les femmes

Un sondage révèle que 90 % des Canadiens estiment que les gens quittent le marché du travail en raison du stress

TORONTO, le 16mai 2023 – Neuf Canadiens sur dix estiment que les gens quittent le marché du travail en raison du stress et de l’épuisement professionnel, selon le 6e sondage Point de vue des ménages canadiens réalisé par le Projet Prospérité. Pour la plupart, les raisons invoquées sont liées au travail – sentiment de stress, impression d’être sous-payé ou soutien insuffisant –, les femmes étant plus susceptibles d’envisager de prendre du recul par rapport à leur travail.

Plus de trois quarts (77 %) des femmes disent avoir pensé quitter leur emploi pour des raisons professionnelles, contrairement à 66 % des hommes.

« La menace immédiate que représente la COVID-19 pour la santé s’est peut-être atténuée, mais la menace économique demeure réelle », affirme Julie Savard-Shaw, directrice générale du Projet Prospérité, un organisme de bienfaisance enregistré créé pour veiller à ce que les Canadiennes ne soient pas laissées pour compte lors de la reprise économique suivant la COVID-19.

Le sondage annuel en ligne, réalisé par Pollara Strategic Insights en partenariat avec la CIBC et Entreprise Canada en avril de cette année, a interrogé 1 001 adultes canadiens à travers le pays – principalement des hommes et des femmes qui travaillent actuellement ou qui ont récemment pris leur retraite (depuis 2020).

L'un des principaux thèmes du sondage de 2023 portait sur les attitudes et les perceptions relatives à l'avancement au travail pendant la reprise économique suivant la COVID-19. Selon les résultats du sondage, les hommes sont plus ambitieux et plus optimistes que les femmes lorsqu'il s'agit d'accéder à un poste de direction. Les femmes sont plus stressées à l'idée d'occuper un poste de direction, tandis que les hommes sont plus préoccupés par le fait d'être suffisamment payés pour le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail.

« Pour que les femmes acceptent un poste de direction, elles ont besoin de modalités de travail plus souple, comme l’horaire ou le lieu de travail; elles doivent être valorisées en tant que membres de l'équipe et ont besoin de mentorat et de possibilité de formation abordables », fait valoir Julie Savard-Shaw.

Près de six salariés canadiens sur dix (59 %) envisagent de changer de poste pour occuper une fonction plus élevée, et environ trois quarts d'entre eux (76 %) sont optimistes à cet égard. Les hommes sont nettement plus ambitieux (64 %) que les femmes (55 %) en ce qui concerne le passage à un poste de direction et sont légèrement plus optimistes à ce sujet (78 % des hommes contrairement à 75 % des femmes). À l'inverse, 7 % des salariés – 9 % des femmes et 5 % des hommes – ont pris ou envisagent de prendre du recul par rapport à leur travail. Un tiers d'entre eux (33 %) ne souhaitent pas changer de poste pour le moment, les femmes étant plus nombreuses que les hommes à déclarer qu'elles ne cherchent pas à progresser sur le plan professionnel (36 % contre 31 %).

« Les employeurs doivent reconnaître et comprendre le stress que vivent les gens, et s'adapter pour que notre main-d'œuvre reste solide, déclare Julie Savard-Shaw. Un équilibre pratique entre le travail et la famille, en particulier pour les femmes qui ont des charges supplémentaires telles que la garde d'enfants, est essentiel à la fois pour garder les employés et les faire progresser dans leur carrière. »

Voici d’autres points saillants du sondage :

Épuisement professionnel

  • 90 % des Canadiens pensent que l'épuisement professionnel est répandu au sein de la main-d'œuvre canadienne. Un tiers d'entre eux (32 %) estiment que de nombreuses personnes quittent leur emploi pour cause d'épuisement professionnel, 46 % pensent que cela se produit occasionnellement et 11 % croient que cela se produit rarement.
  • Il est intéressant de constater que 71 % des Canadiens ont au moins envisagé de quitter leur emploi pour cause d'épuisement professionnel ou de stress – 32 % déclarent avoir effectivement quitté leur emploi, tandis que les autres y ont pensé moins souvent. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir quitté leur emploi pour cause de stress ou d'épuisement professionnel (39 % contre 25 %), et sont également plus nombreuses que les hommes à envisage au moins à l’occasion de quitter leur emploi (38 % contre 30 %).
  • La plupart des raisons pour lesquelles les femmes envisagent de démissionner sont liées au stress au travail (51 %), au fait de ne pas se sentir appréciées à leur juste valeur (42 %) ou de ne pas être suffisamment soutenues au travail (29 %). Bien que les raisons soient similaires chez les hommes et les femmes, les femmes sont plus susceptibles de subir un stress lié au travail que les hommes (57 % contre 43 %), de ne pas se sentir appréciées sur le plan professionnel (49 % contre 33 %) et de penser qu'elles ne sont pas suffisamment soutenues au travail (35 % contre 22 %).
  • Certains des répondants ont décidé de se mettre en priorité (34 %), les femmes étant plus susceptibles de prendre cette mesure que les hommes (37 % contre 28 %). Une majorité considère que ceux qui agissent ainsi posent un geste positif (83 %) et ne jugent pas le fait de quitter son travail comme un signe de faiblesse (72 %). Cela dit, les hommes sont plus enclins que les femmes à y voir un signe de faiblesse (28 % contre 19 %).
  • Les femmes au travail trouvent qu'il est plus difficile de conjuguer leurs obligations familiales et leurs responsabilités professionnelles que les hommes sur le marché du travail (53 % contre 42 %).
  • La garde des enfants représente une préoccupation majeure. Les mères d'enfants de moins de 13 ans ont envisagé de démissionner beaucoup plus souvent que les pères (80 % contre 63 %); parmi elles, quatre sur dix (41 %) disent avoir quitté leur emploi, contrairement à 24 % des pères. Près d'un cinquième des femmes ont un horaire de travail qui leur permet de concilier leur travail et leur famille (17 % contre 6 % ). Plus d'un tiers des mères qui travaillent (35 %) déclarent qu'il leur est très difficile de prendre des dispositions pour faire garder leurs enfants.

Rémunération et promotion

  • Les femmes sont plus susceptibles de penser qu’elles ne sont pas rémunérées équitablement en raison de leur sexe (46 %) que les hommes (30 %). Elles sont également plus nombreuses à estimer que leurs collègues ne sont pas rémunérés équitablement en raison de leur sexe (29 % de femmes contrairement à 18 % d’hommes).
  • Les employés canadiens faisant partie des communautés autochtones, noires et racisées sont beaucoup plus susceptibles de penser qu’ils ne sont pas rémunérés équitablement (31 %) et que leurs collègues ne sont pas rémunérés équitablement (28 %) en raison de leur identité raciale que les employés canadiens blancs (18 % et 15 % respectivement). De même, 35 % des répondants estiment qu’ils n’ont pas été promus ou qu’un collègue n’a pas eu de promotion (27 %) en raison de leur origine ethnique, par rapport aux Canadiens blancs (14 % et 18 % respectivement).
  • Si le salaire reste le facteur le plus important à prendre en compte pour accéder à un poste de direction, tant pour les hommes que pour les femmes, il existe quelques différences subtiles entre les autres priorités : les femmes qui travaillent sont plus susceptibles de souhaiter une certaine flexibilité en matière d’horaire et de lieu de travail (25 % contrairement à 20 % pour les hommes), d’être considérées comme un membre précieux de l’équipe (22 % contre 14 %) et de pouvoir prendre les congés annuels qui leur sont alloués (21 % contre 16 %).

« Cette étude indique que d’importants segments de la main-d’œuvre canadienne sont en difficulté, ce qui pourrait avoir de graves répercussions sur l’ensemble de l’économie, affirme Lesli Martin, première vice-présidente de Pollara. Il sera crucial de s’attaquer au stress qui a des répercussions sur les décisions de carrière pour façonner l’évolution du milieu de travail au Canada. »

Pollara Strategic Insights a réalisé le sondage en ligne du 3 au 11 avril 2023, auprès de 1 001 adultes canadiens de 18 ans et plus, pour le Projet Prospérité. Cet ensemble de données comprend principalement des hommes et des femmes qui travaillent actuellement et quelques personnes qui ont récemment pris leur retraite (depuis 2020). Il comprend également des personnes sans emploi, qui restent à la maison ou s’occupent de leur famille. L’ensemble de données est pondéré en fonction du profil de ces Canadiens par âge et par sexe dans la région afin d’être représentatif des proportions de cette population. Les sondages en ligne ne permettent pas d’appliquer une marge d’erreur. Toutefois, à titre indicatif, un échantillon aléatoire de N=1 001 comporte une marge d’erreur de ±3,1 % dix-neuf fois sur vingt.

Ce sondage fait partie de l’initiative Point de vue des ménages canadiens sur la nouvelle économie réalisé par le Projet Prospérité. Les organisations partenaires de cette initiative sont la CIBC, Enterprise Canada et Pollara Strategic Insights.

À propos du Projet Prospérité

Lancé en mai 2020, le Projet Prospérité est un organisme sans but lucratif qui a été conçu et lancé par un groupe diversifié de 62 dirigeantes provenant de partout au pays; des femmes qui, historiquement, ont fait une différence et se sont engagées à continuer à promouvoir le changement positif en participant activement au Projet Prospérité.

L’organisation a été fondée par Pamela Jeffery, fondatrice du Women’s Executive Network et du Conseil canadien pour la diversité administrative. Le Projet Prospérité agit afin d’établir un lien explicite entre les femmes et la prospérité en vue de souligner l’importance économique de l’égalité des sexes. Parmi les initiatives du Projet Prospérité, notons l’initiative Rosie – inspirée par la campagne « Rosie la riveteuse », symbole éloquent de la Deuxième Guerre mondiale – afin de promouvoir la participation et l’avancement des femmes sur le marché du travail au sein de la population active, ainsi qu’un programme de jumelage reliant les organismes de bienfaisance enregistrés à l’expertise commerciale afin de renforcer les compétences et l’expertise internes de ces organismes.

Consultez le site Web du Projet Prospérité à www.canadianprosperityproject.ca/fr.

Voir le communiqué de presse

Personne-ressource:

Caitlin Morrison
caitlin.morrison@canadianprosperityproject.ca

Voir les résultats complets du sondage ci-dessous (en anglais)

Pollara_TPP Report Deck

Voir les résultats complets du sondage